En tant que chef de projet, responsable de produit, ou graphiste principal, vous avez probablement été confronté au moins une fois à un créatif un peu « difficile ». Derrière ce titre un peu agressif se cache un ensemble de profils de graphistes susceptibles de poser problème s’ils ne sont pas correctement managé. Le côté « décalé » des graphistes étant souvent la parade magique dans ce genre de situation, il est important de faire la différence entre excentricité créatrice et relâchement
Voyons ensemble 10 profils types et comment les gérer.
Attention, cet article est rédigé par un graphiste 🙂
10. C’est un Imposteur
- Celle-ci n’est pas graphiste, mais elle a lu 2 ou 3 livres sur le sujet et elle cherche à travailler.
- Elle est reconnaissable à son incapacité à produire des livrables de qualité.
Comme Il est fortement déconseillé de faire réparer sa voiture par un plombier, il est tout aussi important de recruter une graphiste sur une base concrète. Demandez à votre candidat son « book », un document comprenant ses meilleures réalisations, et voyez si ces dernières correspondent à votre besoin. Ça vous fera gagner énormément de temps, notamment la gestion des erreurs de débutant.
9. C’est un Stagiaire
- Celui-ci est toujours à la recherche de la bonne idée qui fera le déclic pour compenser son manque d’expérience.
- Il aura tendance à rester bloqué pendant très longtemps dans le processus de création.
Dans ce genre de situation, privilégiez les tâches d’exécution aux tâches créatives. Ça améliorera ses acquis techniques et améliorera son temps de traitement des requêtes.
8. C’est une Esclave
- Celle-ci n’exprime pas ses choix et son expertise ni ne donne jamais son avis.
- Elle ne vous dira jamais ce dont elle a besoin, ni pourquoi elle est bloquée. Elle acceptera de se laisser influencer par peur d’offusquer son client ou son employeur, à cause de sa jeunesse, ou d’un manque de confiance en soi. Cela rendra naturellement le travail plus long et le résultat moins satisfaisant.
Demandez-lui de produire des rapports, et éventuellement, assignez-lui un parrain qui l’aidera à s’intégrer à l’équipe et à améliorer sa confiance en elle. Ça facilitera également la communication et donc l’avancée du projet durant le processus créatif.
7. C’est un Full Stack Designer* (Bouche Trou)
- Celui-ci n’a pas de poste fixe et couvre, volontairement ou non, d’autres spécialités* que la sienne.
- Il fournira une qualité finale très variable avec un respect fluctuant des deadlines à cause d’une plus grande complexité à évaluer le besoin.
Assignez un designer différent par besoin. Si vous ne pouvez pas vous le permettre, simplifiez le planning d’activité en conséquence. Ça améliorera la qualité générale du travail effectué tout en optimisant les ressources employées.
*Trop de spécialités différentes
CV Full Stack Designer
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6. C’est une Overbookée
- Celle-ci sera sur une douzaine de missions à la fois, produisant du contenu rédactionnel d’un côté, 4 briefs créatifs de l’autre, tout en terminant l’exécution de 3 projets.
- Elle commencera plusieurs projets sans jamais forcément les finir, avec un risque élevé d’erreurs d’exécution.
Les créatifs, surtout novices, sont souvent persuadés d’avoir assez de temps pour tout faire eux-mêmes, et que dormir à 3h du matin est tout à fait acceptable (il faut bien justifier le fait d’arriver à 10h). Ne les prenez pas à leur mot quand ils disent pouvoir tout faire. Si vous avez autant d’activités (Yeah !), priorisez, réattribuez, recrutez, bref managez ! Ça améliorera votre vision d’ensemble tout en optimisant la répartition de vos ressources.
5. C’est un Flemmard
- Celui-ci travaille à son rythme, sans inquiétude sur l’impact de ses responsabilités.
- Un tel relâchement montre une déconnexion entre le graphiste et sa propre importance au sein d’une équipe. Ou une sous-estimation des tâches à accomplir. Par caprice, mauvaise gestion des priorités, volonté de se mettre plus de pression/stress, ses travaux arriveront toujours à la limite de la deadline, lorsque par miracle il la respectera.
Fixer-lui des sous-objectifs afin de mieux jalonner ses tâches. Ça améliorera sa vision d’ensemble tout en réduisant le temps entre les tâches.
4. C’est une Frustrée
- Celle-ci fournit toujours le minimum syndical que ce soit durant la phase créative ou à l’exécution.
- Elle se considère pourtant sous-exploitée, dévalorisée voire même sous payée vis-à-vis de ses compétences.
Le faible investissement personnel est souvent dû à un sentiment d’évoluer dans un environnement inconfortable (mauvaise paye, collègues désagréables, activité non valorisante). Stimulez-la via du macro-management, plus de responsabilités, un environnement de travail plus agréable voire un meilleur salaire. Ça améliorera son implication et donc son rendement.
3. C’est un Instinctif
- Celui-ci n’explique pas (ou maladroitement) ses choix et ses décisions artistiques.
- Il ne sait pas forcément lier son ressenti au besoin final du client.
Le design doit être utile et non superflu. Un produit purement artistique risque fort de ne pas atteindre les objectifs visés par le client. Si votre graphiste travaille sur la base de son intuition artistique, invitez-le à consolider ses acquis par le biais de formation et de meet-up spécialisés. Ça améliorera la pertinence de ses choix, et donc la qualité marchande de son livrable.
2. C’est une Interprète
- Celle-ci qui sait ce qu’elle veut, et va le faire. Mais à sa façon.
- Elle se référera vaguement au brief parce qu’elle croit avoir compris les objectifs ultimes du client. Et après tout, le client n’est pas spécialiste se dit-elle
Il est important de faire confiance aux décisions d’un expert. Il est également important de s’assurer que l’expert prend en considération le brief et les observations, sans évoluer en vase clos. Sinon, sans avoir de soucis de délai, vous aurez des soucis de satisfaction client et le risque d’être confronté à des différends d’ordre artistiques.
Augmentez le nombre d’interactions avec le client. Impliquez-la dans les interviews et les retours clients, et demandez 4 à 5 propositions différentes de sa part, au lieu des 3 maximums requis. Ça améliorera sa vision d’ensemble tout en augmentant les chances de satisfaction du client.
1. C’est un Artiste
- Celui-ci estime que votre business tout entier repose sur son travail.
- Il accorde énormément d’importance à la création tout en ayant une exécution irréprochable. Mais il aura un rapport très « personnel » avec le respect des délais.
Au-delà d’un certain niveau de compétence, produire des propositions repose sur une longue veille rigoureuse pour justifier chacun des choix artistiques. Le nombre de propositions multipliant le temps de veille, réduisez à deux le nombre de propositions attendues. Ça améliorera sa concentration tout en réduisant le temps de proposition.
Conclusion
Vous pourrez reconnaître au sein d’un même graphiste plusieurs de ces personnalités et c’est tout à fait normal. Cependant, en ayant une idée un peu plus précise de son fonctionnement, vous améliorerez significativement ses performances et donc vos résultats.
Reconnaissez-vous votre graphiste dans cet article? N’hésitez pas à partager avec les créatifs de votre entourage!