Investissement
Actionnaire et employé : On ne peut pas dire que c’est sans risque!
De plus en plus de sociétés ouvrent leur capital social et permettent aux employés d’en devenir actionnaire. Ceci se fait sous diverses formes (portage, prix préférentiel, etc.) Toutefois, cette pratique n’est pas réellement comprise ou appréciée à sa juste valeur. Aussi, nous nous proposons de vous donner des pistes de compréhension d’une telle démarche.
Pourquoi l’entreprise ouvre son capital à ses salariés ?

Le capital de la société est divisé en actions qui constituent des titres de propriété. Leur émission permet de mobiliser (une partie) des ressources nécessaires au financement de la société. Cependant, au-delà du désir de lever des fonds, l’ouverture du capital social d’une société à ses employés reste souvent marginal et a surtout pour vocation de les impliquer/fidéliser/motiver et éventuellement s’assurer indirectement des actions d’autocontrôle puisque l’actionnariat salarial reste souvent marginal.
L’actionnariat des salariés comme forme d’autocontrôle pour le management: Les employés – actionnaires ont rarement suffisamment d’actions pour leur conférer du pouvoir dans la gouvernance de l’entreprise. Les employés actionnaires détiennent rarement plus de 10% du capital social. Et, quand bien même ce nombre serait globalement important, leur détention par plusieurs personnes rend difficile l’exercice des droits y afférents. Lorsque la participation du personnel actionnaire lui permet collectivement de siéger au Conseil d’Administration qui désigne son représentant ? Qui lui donne les consignes de vote ? In fine ceux-ci servent l’intérêt du management de la société qui ne laisse aux salariés que les droits pécuniaires sur les dividendes.
Est-ce un bon investissement?

[twitter_icon] L’acquisition d’actions dans l’entreprise où on travaille constitue un investissement comme un autre. A ce titre, il est impératif de faire les analyses préalables à toute décision d’investissement. Il faudra notamment vérifier sur les conditions de cession des actions proposées, leur valeur de cession, le profil de rentabilité lié aux perspectives futures contenues dans le business plan, la politique de dividende etc. Il faudra surtout lire les statuts de l’entreprise et avoir un minimum de connaissances en droit des sociétés. Par contre, l’employé est bien placé pour apprécier la pertinence de certains éléments et projections (notamment économiques, commerciales et financières) communiqués.
Rédigé par Mme POKA Valérie, Analyse Financière, Gestionnaire de Portefeuilles.